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Le Girofard, centre LGBT d'Aquitaine
13 janvier 2011

SOS Homophobie nous communique

Bruno Wiel, victime de crime homophobe : SOS homophobie se porte partie civile

 

 

 

 

SOS homophobie se porte partie civile auprès de Bruno Wiel dans le procès qui l'oppose à quatre hommes poursuivis pour tentative d'homicide volontaire aggravée, actes de torture et de barbarie aggravés, et vol en bande organisée, précédé, accompagné ou suivi de violence. Nous serons aux côtés de la victime et de ses avocats, Maîtres Sophie Maltet et Cyril Dubois, lors du procès des quatre mis en cause qui aura lieu du 18 au 28 janvier prochain devant la cour d'assises du Val de Marne à Créteil, face à ceux qui ont frappé dans sa tête "comme dans un ballon de football", selon leurs propres dires, et qui minimisent aujourd'hui la gravité de leurs actes. L'instruction a permis d'identifier deux autres victimes ayant pour partie les mêmes agresseurs ainsi que deux autres prévenus, ce qui confirme bien que le cas de Bruno Wiel n'est ni isolé ni un hasard, et qu'il a été la victime de ce qui semble être un réseau organisé.

Rappel des faits : le 19 juillet 2006, Bruno Wiel a été agressé physiquement par quatre hommes, âgés de 20 à 26 ans. En sortant d'un bar parisien, ils l'ont amené dans un parc où ils l'ont déshabillé, frappé à la tête, au torse, à l'abdomen. Ils lui ont fracturé le nez et la mâchoire inférieure, l'ont brûlé avec des cigarettes, lui ont cassé des dents. Ils l'ont violé en lui insérant de force un bâton dans l'anus. Le visage tuméfié, le corps couvert d'ecchymoses, Bruno Wiel a été laissé pour mort, dissimulé dans un buisson. Son corps a été découvert deux jours après. Les examens médicaux ont révélé un traumatisme crânien et thoracique, et une hémorragie cérébrale. Il a été placé en coma artificiel pendant plus d'un mois. Le traumatisme a été si violent que Bruno Wiel, aujourd'hui, ne se souvient de rien.

Si Bruno Wiel, alors âgé de 28 ans, a été la cible d'une bande et a frôlé la mort, c'est parce qu'il est homosexuel. Comme des dizaines de personnes chaque année - en 2009, SOS homophobie a recensé 88 agressions physiques à caractère homophobe, dont près de la moitié ont eu lieu dans des lieux publics et plus d'un tiers étaient collectives -, Bruno Wiel a été attaqué en raison de son orientation sexuelle. Son visage a été la cible privilégiée de ses agresseurs, comme c'est souvent le cas dans les agressions homophobes : il s'agit de défigurer la victime, de lui faire perdre son identité. Cette homophobie éclatante, qui a déjà causé la mort de quinze personnes depuis 2002 (voir le rapport annuel de SOS homophobie de 2008), n'est pas singulière. Le cas de Bruno Wiel, aussi impressionnant qu'il soit dans le degré inouï de violence qu'il a atteint, illustre ce que de nombreuses personnes traversent encore aujourd'hui, en France.

Pour SOS homophobie, la nécessité de se porter partie civile dans cette affaire est évidente : pour soutenir la démarche de Bruno Wiel, mais aussi pour les deux autres victimes qui seront à ses côtés et toutes celles qui subissent, chaque jour, de grandes violences en raison de leur orientation sexuelle. Notre association, représentée par Maître Caroline Mécary, se doit de saluer le courage de cet homme qui va affronter ses agresseurs pour obtenir des réparations qui ne seront jamais à la mesure des ignominies et des actes de barbarie qu'il a endurés. Traumatisantes, beaucoup d'agressions homophobes restent sans suite, laissant des séquelles irréversibles. De trop nombreuses personnes n'osent pas porter plainte, se sentent coupables de ce qui leur est arrivé, et se murent dans le silence. Aujourd'hui, le procès de Bruno Wiel nous rappelle une nouvelle fois que l'homophobie brise des vies.

Et c'est aussi l'occasion de lancer un appel à toutes les personnes LGBT qui sont victimes d'agressions homophobes, pour qu'elles sachent qu'il existe des associations, des avocat-e-s, des personnes qui sont prêt-e-s à les aider dans leurs démarches, à les accompagner et à les soutenir pour qu'elles soient reconnues pour ce qu'elles sont : des victimes d'une violence arbitraire et gratuite, qui est encore et toujours d'actualité. SOS homophobie invite également toute autre victime potentielle de cette bande à se faire connaître des autorités ou à nous contacter dès que possible.

 

 

 

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